Commençons par une
petite comparaison : le cœur pompe le sang pour le
faire circuler dans les vaisseaux sanguins. C'est
une double pompe aspirante-refoulante à deux
orifices. Avec les poumons, on a affaire à une pompe
bien différente : C'est une pompe aspirante
refoulante à un seul orifice (la trachée artère).
Ils expulsent l'air chargé en gaz carbonique (CO2)
et aspirent l'air plus riche en oxygène (O2)
pour assurer les besoins du métabolisme (centrale
énergétique).
Le volume courant
(VC=0.5l)
Nos
poumons suivent sans cesse un cycle
inspiration/expiration. En temps normal, au repos,
ils brassent 0,5 litres par cycle. C'est-à-dire que
le volume des poumons oscille entre deux valeurs
distantes de 0,5 litres. Cette quantité d'air est
suffisante pour alimenter notre corps en oxygène, en
l'absence d'effort important. La courbe du schéma
ci-contre symbolise la variation de volume des
poumons en fonction du temps, au repos.
Le volume de
réserve (VR = 1,5 l)
Lorsqu'on expire à fond, au maximum de ses
possibilités, on a l'impression d'avoir "vidé" ses
poumons. Heureusement il n'en est rien, on a
simplement atteint des limites physiologiques :
celles nos muscles du thorax et de l'abdomen
(diaphragme). Il reste de l'air dans les poumons. Si
ce n'était pas le cas, les parois des alvéoles se
refermeraient à jamais... Il reste alors dans nos
poumons un volume d'air important : 1,5 litres.
C'est un volume suffisant pour tenir 30 secondes en
apnée en cas de pépin. Si vous en doutez,
entraînez-vous à l'apnée expiratoire progressivement
(avec une surveillance, évidemment). Si vous ne
l'avez jamais fait, vous serez surpris du résultat.
Ce volume de réserve figure sur le schéma ci-dessus.
Le volume
inspiratoire de réserve (VIR = 2,5 l)

A
l'inverse, lorsqu'on "remplit" les poumons, on
augmente leur volume de 2,5 litres de plus qu'après
une inspiration normale. Ce volume supplémentaire
est sollicité en cas d'effort : Le corps consommant
plus d'énergie a besoin de plus d'oxygène. Il va
falloir brasser plus d'air. Le schéma ci-contre
représente la variation du volume pulmonaire pendant
un effort. Il ne prend tout son sens que lorsqu'on
le compare au précédent : Deux grands changements
sont apparus. Premièrement, la fréquence
ventilatoire (la "vitesse de respiration", FV pour
les intimes) est augmentée. Deuxièmement,
l'amplitude de la respiration est beaucoup plus
importante qu'au repos.
On se rapproche du but de cette page...
Le volume expiratoire
de réserve (VER = 1,5 l)
Pour nous aider à
bien vider les poumons, la nature nous a doté de la
possibilité de vider les poumons au-delà d'une
expiration normale (on en parlait plus haut). Il est
ainsi possible de "forcer" l'expiration en expirant
1,5 litres de plus qu'après une expiration normale.
La courbe du schéma ci-dessus montre que pendant
l'effort, les poumons n'hésitent pas à empièter sur
ce volume d'expiration supplémentaire pour bien
évacuer l'air chargé en gaz carbonique. Les poumons
se rempliront d'autant mieux à la prochaine
inspiration. On touche au but...
Il est temps de
faire le total : VIR + VC + VER + VR = 6 litres.
Cette valeur est purement indicative, c'est une
moyenne. On ne me fera pas croire que le volume
pulmonaire de Umberto Pelizzari (8 litres) est
similaire à celui de Nathalie, petit format qui
finit ses plongées avec près de 100 bars dans son
bloc...
La courbe de
l'essoufflement

Les
choses étant ce qu'elles sont, l'expiration est
passive. Lors d'un effort, si on "oublie" de forcer
sur l'expiration, le corps ne sera pas satisfait :
il réclamera plus d'oxygène, il se mettra à respirer
de plus en plus vite, en continuant d'oublier
d'expirer, inspirera de plus en plus, remplira les
poumons, au point de nous faire suffoquer... Un
comble ! En effet, l'organisme réclame de l'air
alors que les poumons sont pleins... pleins d'air
chargé de gaz carbonique (CO2). Regardez
bien cette courbe, voyez comme elle est effrayante.
Pour
rompre le cercle vicieux, c'est simple : cesser tout
effort et expirer à fond (une fois peut suffire).
Un peu de
vocabulaire

Ce
dessin illustre le nom de "soufflet" pulmonaire en
matérialisant la capacité vitale des poumons (CV = VIR + VC + VER).
La respiration peut alors s'assimiler à un mouvement
cyclique de ce soufflet, sans qu'il soit possible
d'intervenir sur le volume résiduel. Les proportions
des différents volumes cités ont été respectées sur
ce schéma.
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