Un nom bizarre pour
un accident spécifique à l'apnée. Son mécanisme fait
qu'il ne touche pas que les débutants. En gros, il
menace tous ceux qui aiment pousser leurs limites un
peu loin. Voici donc le mécanisme de la syncope qui
guette l'apnéïste lors de la remontée d'une apnée
profonde.
Après avoir pris une bonne inspiration en surface,
l'apnéïste entame sa descente. La pression ambiante
est communiquée à toutes les parties du corps. La
pression de l'air dans les poumons augmente donc
avec la profondeur (elle est transmise par
l'élasticité de la cage thoracique). L'oxygène de
l'air des poumons va se diffuser plus rapidement
dans le sang, donnant ainsi une impression de
bien-être au plongeur, l'impression de pouvoir
"tenir" longtemps!
Pendant la
remontée, le taux d'oxygène dans le sang va chuter
brutalement car la pression diminue et le corps
continue à consommer de l'oxygène. Entre 10 et 5
mètres avant la surface, le phénomène s'accélère car
la pression diminue d'autant plus vite qu'on se
rapproche de la surface. On se retrouve dans la
situation où le corps a un intense besoin en oxygène
au moment ou celui-ci se fait rare ! Le premier
organe à réagir sera le cerveau : le manque
d'oxygène provoque une syncope.
Une
hyperventilation
excessive est bien sûr un facteur très aggravant. La
position de l'apnéïste pendant la remontée peut
aussi favoriser la syncope : on remonte souvent en
levant la tête vers la surface, ce qui a pour effet
de comprimer les carotides (artères qui alimentent
le cerveau) et gêner le passage du sang.
Pour éviter cet
accident il faut entamer la remontée avant de
ressentir le besoin de respirer. La quasi-euphorie
communiquée par l'important flux d'oxygène dans le
sang doit aussi être perçue comme une mise en garde! |