Lorsqu'on retient sa
respiration un certain temps, le besoin impérieux de
respirer se fait sentir. Le plaisir de l'apnée sera
d'autant plus grand si on arrive à retarder cet
instant. Une condition pour bien profiter de l'apnée
est d'être détendu, le plus « zen » possible.
L'entraînement et l'augmentation progressive de la
durée de l'apnée sont aussi des facteurs importants.
Même si ces dernières conditions sont réunies, il
reste le plus important : la ventilation juste avant
l'apnée.
La ventilation a
pour but d'éliminer le gaz carbonique du sang et
charger ce dernier en oxygène pour qu'il aille
aussitôt nourrir le corps. Entre deux apnées, il
faut donner suffisamment de temps à notre organisme
pour effectuer cette purge. Une respiration lente et
profonde favorisera ce processus. Toutefois, un
danger guette l'apnéïste à cet instant :
paradoxalement, il ne doit pas trop se ventiler.
Explication :
L'air des alvéoles
contient plus de gaz carbonique que l'air que nous
respirons, car le cycle inspiration / expiration est
relativement lent : pendant qu'on apporte de l'air
frais aux poumons, le sang continue à déverser du
gaz carbonique dans les alvéoles. Il faut savoir
aussi que le besoin de respirer survient lorsque la
quantité de gaz carbonique atteint un certain seuil
dans les poumons. Ce dernier point va s'avérer très
important ; ce ne sont pas les organes en manque qui
provoquent le besoin de respirer, mais l'évaluation
de la quantité de gaz carbonique présente dans les
poumons.
Si on respire
profondément très vite (hyperventilation), on va
purger une partie du gaz carbonique contenu dans les
alvéoles pulmonaires. Le résultat de cette manoeuvre
est facile à comprendre : si l'hyperventilation a
été longue, il n'y a presque plus de gaz carbonique
dans les poumons, il va donc falloir plus de temps
que la normale pour atteindre le seuil du besoin de
respirer. L'apnée va durer plus longtemps...
La faille est la
suivante : le corps de l'apnéïste qui s'est hyper
ventilé consomme autant d'oxygène que celui de
n'importe qui. Il risque d'arriver au point où ses
réserves en oxygène sont proche du zéro. Il ne s'en
apercevra pas car le gaz carbonique dans ses poumons
n'a pas encore atteint le seuil du besoin de
respirer. Alors que l'apnéïste ne se doute de rien,
un manque d'oxygène du cerveau peut provoquer une
syncope !
Moralité, pas
d'hyperventilation avant l'apnée! |